Les Montagne mystiques
24’05
Pour support audio
Commande de l’Ina-GRM, composé dans les studios du GRM
Création
21 mai 2023
INA GRM / AKOUSMA #4
Maison de la Radio et de la Musique, studio 104
Plus d’info…
Reprise
6 juillet 2024
Concert carte blanche, Cloitre de Condom, co-organisation La Peyrigne, Pole Supe Paris Boulogne-Billancourt, Beaux-Art de Cergy-Pointoise
26 novembre 2023
Festival en Chair et en Son, Ivry
« Les montagnes mystiques (gravir #2) », version dansée par Joséphine Grundy
Plus d’info…
8 octobre 2023
Diffusion sur France Musique dans l’émission, L’Expérimentale produite par François Bonnet
« Les montagnes mystiques (gravir #2) »
A écouter
25 août 2023
Festival Futura, Crest Drôme
« Les montagnes mystiques (gravir #2) » par Jonathan Prager
En 3 parties
1. Mont Iwato
2. Suga-jinja
3. Mont Miwa
Ce qui m’intéresse, et ma toujours intéressé dans la musique, c’est le fait qu’elle soit une expérience sensorielle, jouant sur notre imaginaire, notre pensé…
Ainsi, souvent, je puise mes idées, mes formes musicales, dans des expériences vécues. Ce n’est pas pour en proposer une forme autobiographique, mais pour partager des sensations, pour raconter « quelque chose » sans réelle histoire, mais que tout le monde peut comprendre à sa manière.
Ici, je me sers d’expériences auxquels je n’étais pas vraiment préparé dans des lieux sacrés au Japon.
Pour la 1e partie, c’est le Mont Iwato, dédié à la déesse du Soleil. On l’approche sous un ciel nuageux, pluvieux, mais, soudainement, le ciel bleu apparaît quand on se trouve devant… puis une fois passé, les nuages et la pluie reviennent.
Pour la 2e partie, c’est le Sugajinja, sanctuaire dont le lieu originel n’est constitué que de 3 simples pierres, mais qui possède une ambiance étonnamment chargée d’un quelque chose indescriptible. Si on arrive à regarder, on se rend compte des mouvements des « shide » (banderoles de papier dont la forme ressemble à des éclairs) dû au vent, mouvements si particuliers qu’ils ne semblent pas naturels, surtout qu’ils n’affectent que ceux qui se trouvent sur notre droite.
Le mont Miwa est l’objet de la 3e partie. C’est une montagne sacrée depuis des millénaires : nous ne pouvons y pénétrer qu’après autorisation, munis d’une clochette pour prévenir les esprits de notre présence.
Ce qu’il y a de commun entre ces divers lieux, c’est le fait qu’ils soient totalement inclus dans l’environnement naturel : il n’y a pas de différence entre le monde spirituel et le monde naturel, pas de conflit entre. Ainsi, même si on n’est pas croyant, mais qu’on est attentif, on ressent deux choses essentielles : que nous appartenons à ce monde et que nous devons y prêter une grande attention.
C’est cela que j’ai voulu transposer dans cette musique, malgré le paradoxe apparent, d’une musique issue de technologie avec la volonté d’approcher une forme de nature.
Biographie
Créateur de musiques instrumentales et acousmatiques, concepteur d’installations et improvisateur, mais également directeur artistique, Vincent Laubeuf mène de front de multiples activités autour du sonore. Chacune de ses expériences lui permet d’explorer ses idées en partant de « points de vue » différents.
En tant que compositeur, il est régulièrement invité dans les studios tels que ceux de l’Ina-GRM ou de la Muse en Circuit et écrit pour des ensembles tels que l’Instant donné, Court-Circuit ou l’Onceim. Il a composé plus d’une centaine d’œuvres qui sont jouées aussi bien en France qu’à l’étranger (Pékin, Tokyo, New York, Genève, Vienne).
En tant que musicien électroacoustique, il a joué avec Hugues Vincent, Polo, Paul Ramage, Eric Broitmann, Frédéric Blondy… dans des lieux tels que le Petit Faucheux à Tours, le Palais de Tokyo, ou lors de plusieurs tournées au Japon. Il a également joué la partie électroacoustique de Kontakte de Karlheinz Stockhausen, au festival d’Automne (Amphithéâtre de l’Opéra Bastille et TGP CDN de Saint-Denis) avec L’Instant donné et Motus.
Vincent Laubeuf est, également, depuis 2007, directeur artistique de la compagnie musicale Motus et du festival Futura. Il est, depuis 2021, professeur de composition électroacoustique à l’ENM de Villeurbanne.
Extrait de la critique par Michèle Tosi sur Resmusica : « Laubeuf aime entretenir ces allers-retours entre le monde extérieur et l’espace intérieur du rituel, avec ses sonneries, ses bribes de chants sacrés, dans l’épure de la matière et le temps étiré. Les textures délicates, le montage soigné et l’aura poétique magnifient cette expérience sensorielle teintée de mysticisme. »
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