« Le style musical de Vincent Laubeuf se caractérise par la clarté des plans sonores et l’ usage de contrastes ciselés, d’éléments bruts, par une disposition souvent aérée et un espace rendu sensuel. Il possède une conscience aiguë de l’énergétique du son et de la forme. La récurrence et le vertige concourent chez lui à une dissipation de la directionnalité et de la structuration musicale.
D’un côté dramaturge, de l’autre calligraphe, sa musique s’abreuve à toutes les sources sonores pour ensuite méditer leurs rapports en studio. Ce faisant, il propose une poétique du paradoxe et de la fusion, perpétuellement tendue entre le geste et la contemplation. Affirmative et douce, toute d’élégance et de pénétration, sa musique rappellerait une sorte d’art médiéval roman. En outre, elle parvient au partage d’un monde intérieur, sans verser pourtant dans le voyeurisme artistique. »
Texte de Sylvain Marquis
Sa musique utilise constamment différentes sources sonores, aussi bien électroniques que d’origine acoustique (son de nature, du quotidien). Il élabore ainsi une musique dans un incessant aller-retour entre l’abstrait et l’anecdotique, les deux se mêlant, se confondant pour créer une dramaturgie du sonore. Vincent Laubeuf utilise ces mélanges aussi bien dans sa musique acousmatique que dans sa musique mixte. Ainsi, d’après Michael Zwenzner, il est possible de parler d’un jeu sur les « multi-perspectives », mélangeant des « sons instrumentaux » et des « bruits du quotidien ».
Outre la dramaturgie, la musique de Vincent Laubeuf possède une « fibre poétique », une forme de fragilité assumée, comme l’écrit Michèle Tosi, car soutenue par une technique maîtrisée.
D’après Anne Montaron, sa musique utilise également une « façon d’approcher le temps et de retenir l’expression des tensions » qui lui est propre.